Ces derniers mois, des motos-taxis ont fait leur apparition dans le Grand-Ouest. À Brest, le torchon brûle actuellement entre des artisans-taxis et un nouveau venu à deux roues. Victime d’intimidations, ce dernier a porté plainte.
Difficile de se frayer une place dans le trafic du transport de personnes quand on est moto-taxi. Pour preuve les menaces proférées à l’encontre de Jean-Luc Lotrian, un ancien chauffeur routier âgé de 44 ans qui s’est installé à son compte à Brest, au guidon d’un scooter de 250 cm³. « Il y a quelques jours, alors que j’étais posté à la gare, un chauffeur de taxi m’a clairement dit que si je voulais poursuivre mon activité, il fallait que j’évite les rues trop sombres ». Un message clair qui a incité Jean-Luc Lotrian à porter plainte. Mais pourquoi cette hostilité ? Primo, les motos-taxis ont prospéré ces derniers temps sur un beau vide juridique. En effet, contrairement aux taxis classiques, ils n’ont besoin d’aucune licence (150.000 € environ) pour exercer. Les chauffeurs à quatre roues considèrent donc que les motos et scooters représentent une concurrence déloyale.L’hostilité envers les transporteurs à deux roues n’est pas nouvelle. Il y a quelques mois, c’est à Nantes, où trois entreprises sont référencées, qu’elle était la plus palpable. Stéphane Léonard, qui prend en charge sa clientèle sur une puissante Goldwing, en sait quelque chose. « On m’a menacé au téléphone. Un jour, un taxi m’a serré contre un trottoir. J’ai évité de peu l’accident ». La situation s’est apaisée à l’issue d’une longue discussion avec le président du syndicat des taxis nantais. « Les chauffeurs se sont rendu compte qu’on ne leur faisait pas de l’ombre », poursuit Stéphane Léonard. Il estime que la clientèle n’est pas la même. Les personnes âgées, par exemple, ne font jamais appel à ses services. Comme celles qui craignent la pluie et le froid. Autre grande différence, les motos-taxis nantais travaillent exclusivement sur réservations, via internet, et ne pêchent pas le client sur le trottoir. À Brest, Jean-Luc Lotrian est prêt à tout pour exercer son métier dans de bonnes conditions. « Je suis disposé à intégrer un groupement, en payant le quart du prix d’une licence. Normal, je ne dispose que d’une place passager ».
Une législation en devenir
1. La prise en charge de la clientèle ne pourrait se faire que sur réservation ;
2. Les véhicules seraient soumis à un contrôle technique annuel ;
3. Il serait interdit aux motards de faire mention de leur activité sur leur deux-roues ;
4. Les conducteurs seraient soumis à une visite médicale annuelle.