La loi interdit le racolage des moto-taxis dans la rue, mais aussi dans les gares et les aéroports. Le droit d’attendre le client, c’est ce qui crée le plus de tension entre les taxis traditionnels et les motos. "Ce n’est pas grave", répètent toutes les sociétés de motos-taxis qui jurent sur le cœur de ne prendre que des réservations pour transporter leurs clients. Gare et aéroports sont les enjeux d’une âpre lutte entre ses sociétés. All by bike qui compte parmi ses clients Ernst&Young et Johnson&Johnson réalise 80% de son activité entre les aéroports et le centre de Paris. Idem pour Skoot qui avoue un très précis 63% avec Rhodia et le Crédit Agricole entre autres.
Le GIE des motos-taxis, présidé par Eddy Lacour a emporté une première bataille en avril 2007 avec un emplacement à l’aéroport d’Orly avec comptoir de réservation, signalétique dans l’aérogare et parking pour les flottes de motos-taxis de membres. "Un combat d’un an et demi, témoigne aujourd’hui Eddy Lacour. Nous sommes en pourparler avec ADP pour en ouvrir un second à Roissy." Mais il n’est pas le seul. City Bird est en négociation avec l’aéroport d’Orly pour ouvrir une borne d’accès à ses véhicules. Atout dans sa manche, il dispose déjà d’installations similaires gare du Nord, de Lyon, du Montparnasse et de L’Est depuis quelques semaines. Sa société propose même des services sur mesure aux voyageurs qui circulent en première classe depuis les sites de la SNCF. Un type de contrat exclusif qu’il avait précédemment déjà passé avec la compagnie British Airways.
Car le nerf de la guerre est vraiment auprès de cette clientèle d’affaires. Peu d’entreprises dépendent seulement des courses pour les personnalités people. "Les stars du show-biz, je m’en méfie, témoigne Xavier Fonte, le patron de Skoot. Ce sont des fous furieux, ils n’ont pas d’horaires, on ne peut pas les gérer." Mais les cadres pressés sont aussi exigeants sur le confort de la moto. L’époque des scooters-taxis semble bientôt révolue. Partis avec des scooters 650, Skoot et City Bird changent leur fusil d’épaule. En février, Skoot va remplacer toute sa flotte de scooters par des motos de grosse cylindrée. Le leader du marché, City Bird, a lui aussi entamé un virage depuis quelques mois. "Nous avons effectué un mixage de la flotte ces derniers mois, avec maintenant un tiers de Goldwing Honda, révèle Cyril Masson. "C’est la reine des motos, renchérit, Karim Hebili, le patron de Tacsi qui ne jure que par ce modèle. Quand les cadres sup on fait du scooter et ensuite de la Goldwing, je peux vous garantir qu’ils ne veulent plus monter sur autre chose."
Source: Eric de Legge, Journal du Net