À ses heures perdues, Stéphane Léonard, policier, va travailler pour l’entreprise de sa femme. Trois entreprises de transport de personnes à deux-roues ont été créées à Nantes. Ce sont des taxis-motos.
Le petit dernier dans le paysage est Illicomoto, avec Stéphane Léonard au volant de sa Goldwind. « C’est la limousine des motos. Le top à 27 000 €. Siège chauffant avec dossier, musique… » Le clou, dans son cas, est qu’il est policier… motard pour être précis (1). « J’adore la moto et le service public. Voilà une bonne façon d’allier les deux, la répression en moins. »
Le pilotage, ça le connaît. Il a déjà escorté Yasser Arafat dans les rues de Paris à 150 km/h. Bref, sur sa selle, on est en sécurité. Émargeant à 1900 € après plus de vingt ans d’uniforme, il voit là une possible reconversion. « À Paris, une société possède six motos ! Nous aussi, on espère pouvoir recruter rapidement. » En attendant, cela met du beurre dans les épinards.
Hommes d’affaires parisiens
Son service, jure-t-il, ne concurrence pas les artisans taxis. Le créneau gare-aéroport est pourtant visé. « On s’adresse à des gens pressés, des hommes d’affaires. Mais aussi à ceux qui voudraient s’offrir une promenade sur une belle moto, sur la côte… »
Sur le même marché, Benoît Régnauld a été le premier à dégainer voilà moins d’un an avec un scooter haut de gamme (2). Il fait tourner Atoutscoot. « En région parisienne, le développement est énorme ! D’ailleurs, ma clientèle est surtout parisienne. Je suis content »
Pas de problèmes avec les taxis, comme à Paris ? « Nous ne travaillons que sur rendez-vous. Nous ne pouvons pas prendre ceux qui ont beaucoup de bagages, les personnes âgées, les groupes… Il y a de la place pour tous. »
Et puis, ces « sociétés de transport de personnes », pour ne pas dire taxi, affichent des tarifs un peu plus élevés que les artisans en voiture. « Avec le temps qu’il fait, bon courage ! », persifle même un chauffeur de taxi, depuis sa voiture…
Source: Ouest-france.fr – Thomas HENG.
(1) Depuis mai 2007, un décret permet aux fonctionnaires de police, sous conditions, d’exercer une activité complémentaire. Stéphane Léonard travaille pour aider sa femme, sans être associé ni salarié.
(2) Ludo moto express propose aussi ses services.