Transport – Un demi-millier de taxis supplémentaires à Paris

Panneau en tête de station de taxisLa Préfecture de Police de Paris distribue des licences de taxi aux candidats qui étaient sur liste d’attente. Une mesure qui est loin de faire l’unanimité.

« Nous sommes déjà assez nombreux, et le vrai problème aujourd’hui c’est la circulation dans Paris. Les gens ne trouvent pas de taxis car ils sont tous bloqués dans les embouteillages alors ça ne sert à rien d’en rajouter », se plaint Thierry, artisan taxi indépendant. Comme beaucoup de ses collègues, n’est pas convaincu que la distribution de cent nouvelles licences par mois mise en place par la Préfecture de Police de Paris est une bonne solution. « Ça ne fait que rajouter du trafic. Moi, je travaille la nuit depuis cinq ans, comme ça au moins je suis tranquille », ajoute Thierry. Entre les véhicules toujours plus nombreux, les vélos en libre-service et les voies de bus pas forcément plus rapides, pour lui la solution est ailleurs. « Il serait plus logique de mettre en place un système de péage comme à Londres pour inciter les gens à ne pas prendre leur voiture dans Paris intra-muros mais 500 taxis en plus, ça ne change rien. »

Une demande des clients

Et pourtant, l’objectif de cette mesure était d’améliorer l’offre de voitures sur Paris afin de mieux répondre aux attentes des usagers. Eloïse, 25 ans, communicante, est excédée par le manque de taxis dans la capitale : « Lorsqu’on en a besoin, et que l’on est pressé, il faut vraiment être dans les rues à fortes circulations pour en trouver un disponible. Le problème se pose aussi lorsque nous appelons les sociétés, elles mettent trop de temps à nous répondre. Je pense que plus de gens prendraient les taxis s’ils étaient plus nombreux. »

La profession de taxi est à une période charnière car beaucoup d’améliorations seront apportées dans les années qui viennent dans toutes les villes de France. L’augmentation du nombre de licences s’inscrit dans un plan beaucoup plus large présenté au mois de juin par Michèle Alliot-Marie. Ce dernier avait fait l’objet d’un protocole d’accord signé entre la ministre de l’Intérieur et les représentants de la profession. Il prévoyant par exemple la création de 5.000 taxis supplémentaires dans Paris d’ici 2012. La capitale disposerait alors de 20.000 professionnels contre 15.900 aujourd’hui. Une refonte de l’examen de capacité professionnelle de conducteur de taxi avec notamment la mise en place d’un système de formation professionnelle continue est également prévue.

Plus concrètement, la visibilité des taxis sera améliorée avec l’apparition de véhicules bicolores, harmonisés au niveau national. Le protocole prévoit aussi la création d’une voie de circulation qui leur serait réservée entre la capitale et l’aéroport international Roissy-Charles-de-Gaulle afin de fluidifier la circulation. Cet axe est en effet souvent bouché et les taxis y sont trop nombreux, le dispositif sera testé dans les deux sens de circulation à partir du premier semestre 2009.

Les motos, les autres taxis

Pour contourner le problème récurent de la circulation trop dense, des sociétés de motos-taxis, alternative judicieuse aux taxis traditionnels, se développent dans Paris. Leur argument principal est la rapidité. S’adressant à une clientèle aisée, elles ont immédiatement trouvé leurs aficionados. Pour preuve, l’entreprise CityBird ne cesse de se développer depuis sa création voilà cinq ans. Et pour séduire les sceptiques, Cyril Masson avance des arguments imparables. « Avec un équipementier moto, nous avons créé une veste sur mesure pour nos clients. Elle est plus chaude, plus longue et plus étanche que d’habitude. De même tous nos sièges sont chauffants. En ce moment, nous offrons même un kit hiver avec des gants et une cagoule en soie. » Un argumentaire commercial imparable. Malgré tout, les services de taxi-moto restent relativement chers, le prix moyen de leurs trajets dépasse de loin celui des taxis traditionnels.

Source: Romain KatchadourianFrance-soir.fr